samedi 9 février 2008

C'est bizarre... La température moyenne à la surface de la Terre

Depuis le début de l'histoire du changement climatique, les médias nous racontent que la température moyenne à la surface de la Terre est de 15°C, qu'elle est en augmentation depuis les années 1995-2000 et qu'elle va continuer à augmenter dans les années à venir...

Mais au fond, qu'est ce que la température moyenne à la surface de la Terre ? Et bien, c'est tout simplement la moyenne annuelle de la température sur toutes les surfaces de la terre, terrestres comme océaniques.

Comment trouve-t-on cette valeur ? On calcule la moyenne de toutes les mesures effectuées par toutes les stations météorologiques au sol et sur mer (bouées ou bateaux) référencées dans le réseau mondial de l'Organisation Météorologique Mondiale (O.M.M.).

Cette valeur revient à dire que chaque parcelle de terre ou de mer a une température de 15°C ? Oui, c'est aberrant, mais c'est le risque qu'entraîne toute moyenne sur une surface aussi grande et hétérogène. Cette moyenne est d'autant plus absurde qu'elle n'est pas correcte. En effet, le réseau de station météo est loin de couvrir de manière significative l'ensemble du globe pour prétendre donner une moyenne correcte.

Observons la carte ci-dessus, provenant du livre "Fondamentaux de météorologie" de Sylvie Malardel. Cette carte représente la couverture en message du réseau synoptique, pour simplifier, c'est le réseau regroupant toutes les stations météorologiques du réseau de l'OMM. Nous remarquons au premier abord, que l'Europe ainsi que l'Asie de l'Est sont fortement desservies en stations météo, les continents américain et australien océanien sont couverts modérément. L'Afrique est très mal couverte, quant aux océans, ils ne sont vraiment pas couverts, alors qu'ils composent 70% de la surface terrestre.

Et donc, on calcule la température moyenne à partir de ce réseau... On calcule également l'augmentation des températures, ou plutôt, l'anomalie par rapport à 15°C. Mais les stations météorologiques se trouvent surtout dans les pays industrialisés et proches des centres urbains (cf. futur article sur les îlots de chaleur).

On observe des températures depuis +/- 1850, les observatoires (et donc les stations météorologiques) se trouvaient à la campagne à l'extérieur des villes (Montsouris pour Paris, Uccle pour Bruxelles, Cointe pour Liège, ...), ces stations se sont retrouvées en plein dans la ville et sont donc devenues sujettes à l'îlot de chaleur, d'où une augmentation de température, qui se retrouve dans l'anomalie globale.

Bien sûr, nous avons des satellites qui couvrent toute la Terre entre les 50° parallèles Nord et Sud. Mais ces engins ne sont en service que depuis les années 1970 (je suis gentil) et l'erreur associée à ces mesures est de l'ordre de l'anomalie, ce qui est ridicule si on devait les prendre en compte.

Alors ne faudrait-il pas modérer l'anomalie globale par rapport aux 15°C et ainsi prendre en compte l'hétérogénéité spatiale des mesures ?

C'est bizarre quand même !

4 commentaires:

castor a dit…

Mercipour ces pertinentes remarques. Je me disais aussi qu'il y avait "quelque chose qui cloche", mais n'étant pas une spécialiste.
Bonne soirée,
castor

Le citoyen métèque a dit…

On dit continent océanien :D :D et pas Australien :D :D. pour ce qui est des balises, le peu de stations présentes en Antarctique est en effet interpellant, tout comme la faiblesse des stations océaniques...

Unknown a dit…

Comment trouve-t-on cette valeur ? On calcule la moyenne de toutes les mesures effectuées par toutes les stations météorologiques au sol et sur mer (bouées ou bateaux) référencées dans le réseau mondial de l'Organisation Météorologique Mondiale (O.M.M.).

Mais non on ne calcule pas une simple moyenne comme tu as l'air de le croire mais on pondère évidement pour tenir compte de la représentativité et on écarte soigneusement les mesures proches des agglomérations pour éviter les effets dus à l'ilôt de chaleur urbain. Il y en outre beaucoup d'autres méthodes pour calculer l'évolution de la température comme les rapports des isotopes d'oxygène dans la glace .

SeBi Zarr a dit…

Entièrement d'accord, mais avouez tout de même que la représentativité des données est vraiment médiocre par endroit nonobstant toutes les "astuces" scientifiques pour esquiver cette mauvaise répartition géographique.

Sans compter la répartition temporelle des données qui n'est pas bien meilleure. Et quand bien même la station en question aurait une longue série d'enregistrement, il faut tenir compte des métadonnées de la station elle-même et trouver un lot d'astuces pour corriger les biais éventuels.

Écarter les stations proches des villes, je n'en suis pas si sûr... Parce que généralement les données d'évolution de référence pour un pays ou une région sont souvent des données de station proche de ville et qui étaient par les temps passés situées à la campagne.

Enfin, concernant les données provenant des glaces (ou même des couches géologiques) ces mesures ne restent que très (hyper) ponctuelles sur la planète. Ce qui nous renvoie au premier point concernant la répartition géographique.